Des pertes qui se comptent en vies humaines, habitats et infrastructures (publics/privées), sur les cultures, la végétation (arbres) et sur les cheptels (chèvres, bovins)
L’ampleur de ce désastre n’est pas encore établie. Mais il a dévasté plusieurs départements géographiques du pays : “ La Grande Anse, le Sud, les Nippes, le Sud- Est, le Nord-Ouest, l’Ouest, l’Artibonite et le Centre sont frappés par ordre d’importance.” Il n’y a que le Nord et le Nord Est qui ont échappé ce désastre. Les quatre (4) premiers départements (le Grande Anse, le Sud, les Nippes, le Sud-Est) sont généralement frappés plus de 80%. Les départements de l’Ouest et du Nord-Ouest sont frappés 50% ou plus. On parle de destruction plus de 90% des maisons, des édifices publics comme les écoles, les églises, les centres de santé, les routes, dans les zones affectées.
Dans le département du Centre, ce sont les plantations dans les mornes qui sont dévastées et beaucoup d’animaux surtout des cabris et des bœufs qui sont morts. La situation du secteur paysan est alarmante selon les informations qui nous arrivent des organisations paysannes de tout le pays. Les familles paysannes ont tout perdu dans les zones affectées : “des maisons, des plantations, des arbres fruitiers, des arbres forestiers, des animaux…” D’autant que les récoltes avaient été très mauvaises l’année passée compte tenu de la sécheresse. Elles s’annonçaient être meilleures cette année. Mais malheureusement avec l’impact de “l’OURAGAN MATHIEU”, les champs sont totalement détruits et les produits qui étaient stockés ont également été emportés avec les maisons par les eaux.
Selon les déclarations de l’actuel Ambassadeur des Etats- Unis en Haïti Peter F. Mulrean
qui accompagnait le Président d’Haïti dans la Grand’ Anse, 1.5 million de personnes sont victimes par l’ouragan Mathieu et 350 000 sont en situation d’urgence. (Ex : le Nouvelliste, 10 octobre)
Un dirigeant du Mouvement Paysan National du Congrès de Papaye (MPNKP) nous faisait savoir le même jour qu’il y a 450 morts déj recensés dans la Grand’ Anse seulement. Il nous a communiqué que 95% des maisons dans le milieu sont généralement détruites ou gravement endommagées.
Un après ouragan empli de difficultés
Environ trois (3) semaines après le passage de l’ouragan Matthieu, la ville des Cayes est encore sous les eaux. La ville a été complètement inondée le vendredi 21 octobre dernier suite de fortes pluies qui ont duré un jour. CET EXTRAIT EST TIRÉ D’UNE CITATION d’un article de Nouvelliste, 10 octobre. Alors que les dégâts de Matthieu sont encore criants, que les sinistrés occupant les abris provisoires attendent désespérément l’assistance des autorités gouvernementales, beaucoup de communes du département du Sud, dont celle des Cayes, ont été inondées en début du week-end, 17 jours après le passage de l’ouragan dévastateur.
La situation des sans-abris et des sinistrés est devenue plus précaire. Certains d’entre eux qui avaient regagné leur maison ont été contraints de rebrousser chemin pour retourner dans les abris. D’autres qui y étaient restés faute de moyens et d’assistance ne font que voir empirer leur situation. Ce qui, selon eux, renforce davantage leur volonté de ne pas laisser les abris provisoires sans une assistance des autorités étatiques. Les sinistrés, entassés dans les abris, sont entre 400 700, selon la taille des établissements scolaires servant de gîtes, cela depuis le passage de l’ouragan Matthieu. Ils déplorent le manque d’assistance des autorités locales et gouvernementales. Ils disent être bout, ne recevant plus de nourriture des organisations. « Même pas un plat chaud », crachent certains d’entre eux. Ils appellent les autorités et les organisations caritatives au secours, désespérément.
Nous sommes en communication avec des organisations paysannes dans toutes les régions frappées par le cyclone Mathieu. Elles font appel la “SOLIDARITE NATIONALE ET INTERNATIONALE” pour permettre aux communautés touchées de survivre tout d’abord dans des conditions dignes, puis de contribuer la reconstruction des maisons, la relance de la production agricole et la réfection de l’environnement.