Le « Jardin Prekay  », dernier recours des paysans du Plateau Central ?

Des représentants de 39 familles paysannes ont organisé le 4 novembre dernier dans une localité de la quatrième section communale de Hinche une journée de sensibilisation sur l’importance du « Jardin Prekay  ».
Des représentants de 39 familles paysannes ont organisé le 4 novembre dernier dans une localité de la quatrième section communale de Hinche une journée de sensibilisation sur l’importance du « Jardin Prekay  ».
Une soixantaine de paysans, des membres du Mouvement Paysan de Papaye (MPP), une représentante de l’association française Frères des hommes et un représentant de l’église presbytérienne des Etats-Unis ont pris part àl’événement le 4 novembre 2011. Une exposition de certains produits issus de « Jardin prekay  » a été réalisée. Privés de terres et de ressources financières, et après les pertes énormes enregistrées durant les deux dernières années àcause de la sécheresse, les paysans de la 4e section communale de Hinche ont opté pour le « Jardin Prekay  ». Il s’agit d’un type d’agriculture qui se pratique sur des petites parcelles et sur les lieux d’habitation des paysans. De cette manière le « Jardin Prekay  », n’est pas affecté par les problèmes fonciers, tout en permettant de produire des aliments variés. Banane, manioc, canne àsucre, poivron sont entre autres les légumes et autres graminées cultivées simplement dans des pneus usagés aménagés pour la culture. Les paysans s’approvisionnent parfois dans les fontaines publiques quand il faut trouver de l’eau pour faire pousser les plantes. Ces activités qui ont déjàété expérimentés àBassin Zim (Hinche), aideront les paysans àfaire face aux difficultés économiques et financières, a t-on fait savoir. « En restant chez moi, je me suis déjàfait plusieurs milliers de gourdes  », témoigne Julienne Dorcin, gagnante du premier prix du concours « légumes  » organisé en la circonstance. Selon Julienne Dorcin, « Jardin Prekay » a changé sa vie, lui permettant de payer les frais de scolarisation de ses enfants et nourrir sa famille. Pour sa part Rosina Cherenfant, a décidé d’abandonner la culture du maïs et du petit mil, qui demanderait qu’elle attende la prochaine saison pluvieuse et trouve les moyens de labourer sa terre. Pour faire la culture maraichère on n’a pas besoin de trop dépenser, dit-elle, conquise par le « Jardin Prekay ».Un concept initié par le MPP, l’organisation paysanne la plus influente d’haiti. Dans une ambiance de fête, ponctuée de chants et de prières, la journée de sensibilisation a surtout servi àdéfendre la souveraineté alimentaire et lancer un signal d’espoir. Nous ne voulons plus entendre parler d’engrais chimiques. "A bas la faim. Vive une Haïti souveraine, vive une Haïti verte, et vive la souveraineté alimentaire". Des slogans claironnés lors de la journée en guise de signal aux autorités.

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