Un rassemblement festif…
Les 2 000 participants étaient rassemblés dès 9h du matin pour assister à l’ouverture du Congrès. Le comité d’organisation et le directeur Chavannes Jean-Baptiste ont pris la parole les premiers, suivis par plusieurs personnalités présentes. Des représentants des autorités religieuses et politiques se sont déplacés pour affirmer leur soutien au MPP, comme Monseigneur Simon Pierre Saintilien (évêque du diocèse de Hinche), le commissaire Rony Sineas (directeur départemental de la police nationale), le président du sénat Desras Simon Dieuseul, le député Abel Descolines
(de la circonscription de Mirebalais boucan carré) et le député Musset Romains (Maïssade). Les différents partenaires internationaux présents ont eux aussi pris la parole, tous unanimes pour saluer les actions et la lutte du MPP.
Tous ces discours ont été entrecoupés de moments festifs. Une mystique (un sketch) a rappelé, sous couvert de l’humour, les injustices dont sont victimes les paysans, et a illustré la lutte de ces derniers pour leurs droits.
La matinée s’est conclue par l’inauguration tant attendue du nouveau bureau central du MPP. L’évêque a béni le bâtiment et Chavannes Jean-Baptiste a sabré le champagne, avant de faire visiter les locaux.
… et un positionnement politique réaffirmé.
L’après-midi, la première conférence a donné le ton de la semaine : Joao Pedro Stedile (fondateur du Mouvement des Sans Terre du brésil), Jean-Claude Cherubin (sociologue et politologue haïtien) et Chavannes Jean-Baptiste (directeur du MPP) ont rappelé le contexte international et national, et en ont fait une analyse engagée.
La situation mondiale est critique, nous faisons face à l’échec du mode idéologique capitaliste, et c’est selon eux « le signal pour ouvrir la porte au changement  ».
La seule solution pour permettre le changement est d’étudier, réfléchir et comprendre la réalité. La région Amérique Latine et Caraïbes fait face à l’hégémonie économique des Etats-Unis et des multinationales, notamment les « multinationales toxiques  » comme Monsanto, qui nuisent aux petits paysans.
La situation des paysans en Haïti est justement la préoccupation première du MPP, l’injustice sociale étant omniprésente dans le pays : la majorité de la population est exclue et doit se débrouiller avec l’équivalent d’1 dollar par jour, les paysans ne sont pas considérés comme des personnes.
Alors, comment construire une démocratie lorsque la majorité de la population est exclue ? Chavannes est catégorique : « c’est grâce à la société civile qui réagit, à des organisations comme le MPP qui réagissent et se soulèvent que cela sera possible  ».
Il est essentiel, selon les trois intervenants, de « renforcer les mouvements de masse pour combattre les ennemis principaux que sont les banques, les multinationales et les modes de communications contrôlés par le capitalisme  ».